LE MÉTIER DE CORRECTEUR

Pourquoi corriger ?

Traquer la faute de fond ou de forme, déjouer les incohérences, veiller au respect de la langue… le travail du correcteur vise à faciliter la lecture, quel que soit le support. Tout lecteur est, en effet, en droit d’attendre d’un livre, d’un journal, d’un bulletin d’information, d’une part, que son contenu soit fiable et correctement exprimé et, d’autre part, qu’il soit d’une lecture agréable et non gâchée par des coquilles, des fautes d’accord ou une ponctuation aberrante.

Relecteur-correcteur est à la fois un vieux métier et un métier d’avenir : tant qu’il y aura de l’écrit, il y aura besoin de relecteurs. Cette étape, dont on semble parfois vouloir se passer aujourd’hui, est essentielle à l’élaboration d’un document, quel que soit son support, papier ou écran. Disons-le : c’est un devoir par rapport au lecteur, un témoignage de respect, une politesse.

Un métier invisible mais indispensable

« Ces gens [les correcteurs] ne sont pas invisibles de manière incidente : passer inaperçu fait partie de leur description de tâches. Il s’agit même d’un gage de qualité. Dans ces métiers, seule l’incompétence se distingue. »  (« Les réviseuses », par Nicolas Dickner sur le site Aparté ; dans le texte original, il s’agit des métiers invisibles de l’édition en général, dont fait partie celui de correcteur.)

Intermédiaire entre l’auteur et les autres maillons de la chaîne du livre, le correcteur occupe une position de surplomb sur la sortie d’un ouvrage. Il recherche et corrige toutes les fautes qui peuvent être présentes dans un écrit.

En plus de la correction orthographique et grammaticale, le correcteur applique les règles typographiques et de ponctuation, pointe les incohérences de l’information, signale les erreurs dans l’homogénéité de la mise en page et peut suggérer de reformuler certaines tournures erronées ou ambiguës. Tout cela de façon invisible… « Quand il n’y a pas de fautes, c’est normal : quand il en reste, c’est de la sienne. » (Pierre Assouline, « La vengeance du correcteur masqué »)

Illustration : Sébastien Danguy des Déserts

Différents statuts

Historiquement, le correcteur travaille en tant que salarié pour une maison d’édition ou un titre de presse. Mais les offres d’emploi à temps plein sont de plus en plus rares, et les correcteurs exercent le plus souvent chez eux, en indépendant, pour le compte d’un ou plusieurs employeurs. Plusieurs statuts sont possibles : TAD (travailleur à domicile), microentrepreneur, rattaché à une coopérative de salariés…

Le nombre de correcteurs tend à diminuer drastiquement, y compris dans la presse quotidienne nationale, longtemps considérée comme l’aristocratie du métier. Les nouveaux modes d’organisation ont dévolu l’activité du correcteur aux journalistes ou aux secrétaires de rédaction.

Plusieurs types de clientèle

Maisons d’édition (littérature, ouvrages techniques, manuels scolaires, etc.), titres de presse, agences de communication, entreprises, particuliers écrivant un roman, un mémoire ou leurs Mémoires… le correcteur propose ses services à tout type de clients, sur support papier ou informatique, voire en ligne.

Contrairement au mémoire (écrit, rapport), Mémoires (récit autobiographique) prend la capitale (plusieurs manuels la recommandent), même si les dictionnaires Larousse et Robert divergent : Larousse écrit « ses Mémoires », Robert « ses mémoires ». Dilemme typographique qui se présente parfois au correcteur…

Devenir correcteur

À défaut d’une solide expérience antérieure en presse (secrétariat de rédaction) ou en édition, il reste fortement recommandé aux aspirants correcteurs de suivre une formation proposée par une école spécialisée.

Le niveau minimum théorique est le bac, mais les stagiaires ont couramment un niveau bac + 2 à bac + 5.

Vous trouverez un descriptif du métier sur le site du Syndicat national du livre.

Et, dans un tout autre style, le métier de correcteur décrit dans une série japonaise.