Une information reprise par Libération (15/2) et Actualitté (16/2) prouve qu’une simple petite virgule peut changer la face d’une loi. La chaîne de librairies hongroise Líra, sous le coup d’une amende de 12 millions de forints (30 000 euros) après la vente d’un livre racontant l’histoire d’amour de deux adolescents, s’est appuyée sur la ponctuation − en l’occurrence l’absence d’une virgule − pour réfuter l’accusation d’infraction au texte de loi stipulant que les produits destinés aux enfants et faisant, d’après le législateur, la « promotion » de l’homosexualité « doivent être commercialisés séparément des autres produits uniquement dans un emballage scellé ». Avec virgule (proposition explicative) ou sans virgule (déterminative) entre « produits » et « uniquement », le sens change, et l’accusation porte à faux : le livre en question doit juste être commercialisé séparément des autres produits emballés, et non pas emballé lui-même et vendu à part ! La justice a tranché : « Une virgule est une virgule. Les règles de la langue hongroise sont au moins aussi connues que les lois régissant la législation sur les relations juridiques de la société. Il n’y avait aucun doute dans l’esprit du tribunal quant au sens de la phrase en question et aucune autre interprétation n’a pu être trouvée. » Les pères-la-virgule d’hier et d’aujourd’hui pourront au moins se réjouir que, dans une loi homophobe, la ponctuation fasse de la résistance…