Dans son édition du 23 mars, Ouest-France, à la page Enfants, explique aux plus jeunes lecteurs « les dix métiers dans un journal » : après le rédacteur en chef, le rédacteur, le reporter et le photoreporter, l’infographiste, le dessinateur, l’iconographe, et sur le même plan que le secrétaire de rédaction et le maquettiste figure le correcteur, qui « corrige les fautes d’orthographe, de grammaire… des articles ».

Pédagogie méritoire d’un poids lourd de la PQR (presse quotidienne régionale)… qui depuis belle lurette a remercié ses correcteurs et concentré les tâches au secrétariat d’édition, au détriment certain de la qualité : Ouest-France (et il n’est pas le seul) est régulièrement épinglé dans les rubriques Rue des Petites Perles et À travers la Presse déchaînée du Canard enchaîné, recensant les bourdes diverses et variées publiées dans les colonnes des journaux nationaux ou régionaux − en général ceux qui, par économie, ont préféré renoncer aux services des correcteurs, jugés sans doute « non essentiels ».

D’ailleurs, dans cette même édition du 23 mars, on trouve en page Culture, sous la plume d’un journaliste, la petite perle suivante : « Le cinéaste franchit aisément le guet [sic] de la comédie pour rejoindre la rive de l’émotion. » Il semblerait que sans correcteur on soit moins aux aguets et que l’on reste au milieu du gué…